Qu'est-ce qui justifie de tels écarts entre les pays ?
Les divergences dans la manière de gérer la cigarette électronique résultent d'un enchevêtrement de facteurs variés :
Perception des risques et état des connaissances scientifiques
Dans certaines régions d'Europe ou d'Amérique du Nord, la e-cigarette est envisagée comme un outil de réduction des risques face au tabac. De nombreuses études, notamment celles de Public Health England, soutiennent qu'elle serait moins nocive que la cigarette classique. D'autres pays, plus prudents, estiment que le manque de recul ne permet pas d'exclure des effets délétères à long terme. Pour des informations à jour, il est conseillé de consulter les revues systématiques et méta-analyses disponibles chez Cochrane.
Enjeux économiques et pressions industrielles
Les marchés du tabac, du vapotage et des produits pharmaceutiques se livrent une concurrence acharnée. Dans certains États, la protection des industries locales (producteurs de tabac, fabricants de substituts nicotiniques classiques) et l'influence des lobbies puissants influencent la législation. Par ailleurs, les taxes sur le tabac représentent souvent une source de revenus considérable pour les gouvernements, les incitant parfois à freiner le développement du vapotage.
Préoccupations de santé publique et crainte de l'effet passerelle
Les autorités sanitaires craignent parfois que les saveurs sucrées et fruitées de la e-cigarette séduisent des non-fumeurs, en particulier les jeunes, ouvrant la voie vers la consommation de tabac. C'est ce que l'on appelle la « théorie de la passerelle ». Des pays tels que Singapour, l'Inde ou certains États du Moyen-Orient ont donc choisi de stopper le vapotage dès son apparition, dans une optique de prévention.
Attitudes culturelles et morales face au tabac
Dans certains pays d'Asie ou du Moyen-Orient, la consommation de tabac est à la fois profondément ancrée dans la culture et encadrée par des réglementations strictes. Face à l'émergence d'un produit nouveau et moins connu, comme la e-cigarette, la méfiance peut être renforcée par des facteurs culturels, religieux, sociaux ou moraux, limitant ainsi l'acceptation du vapotage.
Quels sont les pays les plus stricts, et pourquoi ?
Certains États vont bien au-delà de la restriction du vapotage et le criminalisent sévèrement. En Thaïlande, par exemple, l'usage de la e-cigarette peut entraîner des peines d'emprisonnement pouvant atteindre dix ans, assorties de lourdes amendes. Cette sévérité témoigne d'une volonté de maîtriser fermement l'introduction de produits perçus comme dangereux pour la santé publique, dans un climat réglementaire privilégiant la prudence au détriment de l'innovation.
L'Inde en est un autre exemple. En 2019, le gouvernement indien a interdit la vente et l'importation de cigarettes électroniques, invoquant le besoin de protéger la jeunesse et l'absence de données probantes sur la sécurité à long terme. Dans de tels contextes, l'approche officielle consiste à prévenir plutôt que guérir, quitter à priver certains fumeurs d'un potentiel outil de sevrage.
Conseils pratiques pour voyager avec une cigarette électronique
Renseignez-vous sur les réglementations locales et celles des pays de transit
Avant de prendre la route ou de vous envoler, vérifiez les lois en vigueur dans les pays que vous envisagez de visiter, y compris ceux où vous ferez escale. Consultez les sites officiels des ambassades, consulats ou ministères de la santé, ainsi que des plateformes spécialisées dans la vape.
Les règlements peuvent changer rapidement :
ce qui était autorisé hier ne l'est peut-être plus aujourd'hui. Les forums de voyageurs vapoteurs et les groupes de discussion sur les réseaux sociaux constituent également de bonnes sources d'information.
Transportez votre matériel de vape dans votre bagage cabine.
La plupart des compagnies aériennes exigent que les batteries lithium-ion soient conservées en cabine afin de réduire le risque d'incendie dans le soute. Assurez-vous également de respecter les restrictions relatives aux liquides (généralement 100 ml maximum par contenant). Les e-liquides obéissent aux mêmes règles que les autres liquides. Limitez le nombre de batteries et protégez votre matériel (résistances, clearomiseurs, accessoires) dans des étuis adaptés.
Respectez les consignes dans les avions et les aéroports.
Le vapotage à bord des avions est strictement interdit. Quant aux aéroports, renseignez-vous sur les zones éventuellement réservées aux fumeurs. Ne présumez pas automatiquement que vous pourrez vapoter dans ces espaces. Si le doute subsiste, mieux vaut vous abstenir de vapoter que de risquer une amende ou la confiscation de votre équipement.
Adaptez-vous aux lois en vigueur dès votre arrivée
Dans un pays interdisant la vape, le plus sûr est de laisser votre cigarette électronique à la maison. Dans les destinations où le vapotage est autorisé mais encadré, informez-vous sur les lieux et conditions permettant de vapoter (bars, restaurants, espaces publics) et sur les règles d'achat des e-liquides. Certains pays restreignent fortement l'accès aux produits nicotinés ou exigeant des prescriptions médicales, comme c'est le cas en Australie.
Renseignez-vous sur les douanes et la fiscalité locale
Selon la quantité d'e-liquides que vous emportez, il peut être nécessaire de déclarer votre matériel aux douanes. Certains pays appliquent des taxes supplémentaires ou confisquent les produits non conformes à leurs normes. Pour éviter les problèmes, voyagez léger et limitez-vous à l'essentiel.